Déclaration du MDS suite à l’adoption de la loi de finances

Peser positivement dans le sens du changement
La loi de finance 2016 est le prétexte d’affrontements partisans sans principe où l’insulte tient lieu d’argument. D’une part, un parti qui prétend perpétuer le Front de Libération Nationale qui a combattu le colonialisme au nom d’une Algérie démocratique et sociale accepte, paradoxalement, que l’Etat se dessaisisse peu à peu de certains leviers d’intervention, d’autre part, l’islamisme partisan de la rente et du néolibéralisme le plus débridé joint sa voix à celle de forces qui ont fait de la dénonciation des ministres libéraux un véritable fond de commerce. Les uns se drapent de l’exigence de réformer le mode de régulation par l’Etat, les autres de la défense du soutien aux prix au bénéfice des couches les plus défavorisées. La classe politique oppose ainsi rationalisation budgétaire et solidarité nationale. Il est à craindre que l’orientation du pouvoir ne permette d’avoir ni l’une ni l’autre.
Le problème de notre économie n’est pas d’ordre quantitatif, il ne se réduit pas à une révision à la baisse des subventions, dont par ailleurs, on ne connait pas l’impact sur les différentes catégories de revenus, si ce n’est qu’elle s’est accompagnée d’une augmentation des inégalités, par le passé. En effet, le recul des redistributions rentières n’est pas uniquement en rapport avec la diminution du soutien indiscriminé apporté par l’Etat au prix de certains produits, il dépend aussi de la levée des privilèges accordés aux clientèles du pouvoir. Cependant, l’amnistie fiscale ou le scandale des surfacturations attestent que le pouvoir ne renonce pas à tolérer voire encourager le parasitisme alors qu’il prétend le combattre.
La loi de finances révèle les incohérences d’un pouvoir qui voudrait libéraliser les prix du carburant mais retarde la construction d’une 2ème ligne de métro ou qui voudrait laisser le marché régler le prix de l’énergie mais construit 3 millions de logements sans se préoccuper de normes d’isolation. Malgré ces incohérences, le pouvoir fait preuve d’un excès d’optimisme. Le recul de la commande publique ne sera pourtant pas mécaniquement compensé, comme il l’espère, par la demande des entreprises desquelles le pouvoir semble tout attendre, peut-être même trop, tant les retards ont été accumulés. L’évolution positive du marché intérieur est, en effet, liée à la volonté politique de rompre avec une orientation néolibérale adossée à la rente au bénéfice de la production et du développement de la consommation des ménages par l’amélioration de l’emploi et des salaires.
La société ne se laisse prendre ni par le discours lénifiant du pouvoir, ni par l’alarmisme d’une opposition qui sombre dans la démagogie. Les travailleurs comprennent de plus en plus que seules leurs mobilisations et leurs organisations leur donneront les moyens de faire face aux nouveaux ajustements structurels que prépare le pouvoir. Les mouvements à la SNVI de Rouiba ou à l’ETUSA montrent que les travailleurs ne mettent plus seulement en avant des revendications salariales immédiates mais posent des problèmes de gestion de leurs entreprises et de démocratie syndicale. Le MDS dénonce leur répression violente. Il exprime sa solidarité à ces travailleurs en lutte et appelle à amplifier l’engagement de la société pour mettre fin à l’arbitraire et au caractère despotique de l’Etat en faveur d’un Etat de droit et de la démocratie sociale et politique.
Alger, le 4 décembre 2012 Le bureau national

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